« L'artiste crée l'œuvre autour de sa
souffrance, comme l'huître la perle autour d'une poussière qui la gêne.
»
Guy de
Sauvage / Martine Gonzalez
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Guy de Sauvage - 1990 - Photo Marie Volta | « On est
artiste malgré » « Il me semble que la semaine sera transparente jusqu'à toi (...) Tu m'as fait percevoir ce qu'est un artiste, j'ai compris que ce qui était écrit l'était réellement, j'ai compris que l'œuvre est un être vivant qu'il faut aimer même après l'avoir créée, et non un cri que l'on cache dans un endroit calfeutré, à l'ombre ; j'ai compris que l'œuvre est plus importante que l'artiste, qu'elle est la vie de l'artiste. » Extrait de la lettre du 10 mars 1984 Marie Volta à Guy de Sauvage _______________ Guy de Sauvage, que j'ai connu en 1983 à Saint-Marsal, dans les Pyrénées-Orientales, consacra sa vie à la recherche artistique. Il grandit porté par le dessin et habité par le paysage. | Étude Livre d'or |
Adulte il devient céramiste,
construit un four à bois dans les Ardennes belges et y travaille notamment avec son ami Antoine de Vinck, qu'il héberge quelque temps à ses débuts. Il mène aussi loin que possible la technique des émaux, que ce soit pour sa poterie artisanale, inspirée et raffinée, ou pour ses sculptures, panneaux et bas-reliefs, dont chacun est une avancée dans sa quête artistique. Il revient à la peinture par la voie d'une abstraction géométrique et sereine dont les lignes bientôt se délieront au profit d'une pâte voluptueuse puis, à l'occasion de son arrivée à Paris en 1959, d'une épuration de la matière, des formes et des couleurs. Une aventure qui le mènera aux confins de l'abstraction lyrique. Toiles nues, brouillards tourmentés, murs dissous bientôt suivis d'une résurrection exubérante, mouvementée et colorée, sa période « cosmique ». Durant plusieurs années, sous l'influence des événements de Mai 68 et dans l'esprit d'une démocratisation de l'art, il se consacre à la sérigraphie et aux montages photographiques, laissant libre cours à son imagination poétique et aux thèmes récurrents de son œuvre, le disque solaire, la ligne d'horizon, le mur. Il revient au paysage avec la même exigence qu'à ses débuts, marqué désormais par les avancées de l'abstraction. Une forme de « paysagisme abstrait », pour employer l'expression de Michel Ragon. _______________ S'il n'écrivit jamais le premier vers d'un premier poème, Guy de Sauvage fut pour moi autant poète que peintre. Sa façon entière d'aborder le réel, primitive et pourtant raffinée à l'excès, la distance qu'il avait prise par rapport aux obligations matérielles, son regard original sur la nature et sur l'humanité, en faisaient un être à part, profondément riche et enrichissant. J'ai eu la joie de réaliser avec lui sa monographie, offrant à son œuvre, à son aspiration spirituelle et à son message d'une poésie universelle, l'unité qu'une notoriété fuyante lui avait refusée. « Je ne gueule pas assez » avait-il coutume de dire pour expliquer son manque de succès auprès des galeries. Puisse son murmure atteindre encore des cœurs et des esprits, et les nourrir comme il a nourri ceux qui ont eu la chance de lui rendre visite, dans son atelier. Comme le chante Linda Lemay (Pas de mot), à propos de pertes infiniment plus graves et douloureuses, « Quand on perd ses parents, on s'appelle orphelin Quand on perd son mari, alors on s'appelle veuve » Quand on perd son ami... existe-t-il un mot ? Pas un jour sans que je pense à lui. Amitié et amour sont deux formes de la même passion et il passe dans cette passion l’avertissement de la mort : L’un des deux survivra à l’autre, c’est la musique qui accompagne l’amour et l’amitié. L’un des deux survivra est une pensée tout entière – et en tiers, dans cette relation – et qui lui donne ses énergies, ses possibilités de grâce et ses fatalités. On devient mortel et on fait connaissance de la mortalité dans ce rapport à l’autre. De telle sorte que la moitié sera séparée de la moitié et devra la garder. (Hélène Cixous, à propos de Jacques Derrida) (et cadeau d'un autre ami) _______________ Ci-dessous une modeste galerie pour lever un coin de voile sur cette œuvre. |
Statuettes
en céramique | Bas-relief
et céramique incrustée dans du ciment |
Saint-Antoine l'Ermite 1951 - env. 10 cm | Vierge à l'enfant 1951 - env. 20 cm | Taureau - 1952 - 130 x 87 | Jérusalem céleste - 1953 - 83 x 68 x 4 |
Relief
en ciment | Abstraction
froide, huiles sur toile |
Relief en ciment - 1967 - 41,5 x 38 x 8 | Le Petit Temple - 1956 - 61 x 46 | Nouvelle Lune - 1956 - 100 x 81 |
Abstraction
lyrique, huiles sur toile |
Toile 61/16 - 1961 - 97 x 130 | Toile 62/15 - 1962 - 89 x 116 | Toile 64/9 - 1964 - 114 x 162 | Toile 65/1 - 1965 - 89 x 116 |
Peinture
« Fanfare » | Affiche et montage photographique |
Gouache fluo 4 - 1967 - 149 x 107 | Gouache fluo 8 - 1967 - 120 x 150 | Affiche concert Pierre Henry 1971 - 71 x 57 | Montage 73/9 - 1973 - 72 x 64,5 |
Retour
au paysage, huiles sur toile |
Toile 89/2 - 1989 - 38 x 55 | Toile 90/1 - 1989 - 89 x 116 | Toile 90/2 - 1990 - 116 x 89 | Toile 94/5 - 1994 - 81 x 130 |