« Je suis un romancier, et nous, les romanciers, ne sommes pas des intellectuels, mais des sentimentaux, des émotionnels. »
Gabriel Garcia Marquez
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Extraits
- 1 - On était pas assez riche pour s’offrir le train, alors c’est le poissonnier qui nous hissait jusqu’à Olette. On partait le matin tôt, bien avant le lever du jour, on se serrait dans la charrette, mémé, ma mère, ses sœurs, mes cousines et tous les poissons qui sentaient pas très bon. Quand une des sœurs était enceinte, c’était le cas cette année-là, on se demandait comment elle faisait pour garder intacts jusqu’en haut ses tripes ses boyaux. Il refusait jamais le poissonnier de nous conduire, même si la charge était lourde si ses chevaux peinaient, il était joyeux, il chantait, il disait : « Une fois l’an c’est rien, et puis avoir d’un coup tant de jolies femmes qui me suivent... » Mémé rougissait à tous les coups et refusait son aide pour monter. Il nous soulevait en rigolant : « Hop mes petites plumes, en avant pour le grand voyage ! » Les étoiles accouraient des quatre coins du ciel pour contempler, écarquillées, l’attelage enchanté. Mémé, penchée par-dessus bord, tapait sur la casquette à grand-père, lui donnait ses dernières instructions, comme si elle partait pour toujours, comme si la terre allait, sans elle, arrêter de tourner. Elle lui distillait mille recommandations de prudence : « Bonjour à la famille... » Il aurait voulu, elle aurait voulu, se donner quelque chose encore, un fruit un peu d’eau, soudain c’était le départ. (...)
Nos mères
parlaient catalan.
Ça chuintait dans la ténèbre, y laissait l’empreinte dorée d’un long collier mouvant, le fil de cette langue née sous le soleil, grandie au soleil. Elle révélait dans la nuit ses gorges sombres, ses profondeurs intactes habitées de velours. C’était du tricot verbal le parler de nos mères, de la dentelle sonore ces R roulés avec tant de douceur, pas du tout rocailleux. Leur langue, elle disait la verse de la mer sur le sable fin des plages, ses colères contre la côte escarpée des Pyrénées, les derniers contreforts s’abîmant dans les flots. Elle disait l’éboulement des mottes sèches entre les ceps de vigne, le galop des espadrilles sur les chemins de maquis, les sommets enneigés ruisselant de soleil. Les barques colorées quittant le petit port, les fêtes du dimanche, le muscat dans le sang elle disait, la bienveillance d’un peuple franc bercé par une mer chaude. Garrotté pourtant, ce peuple, en 1659, et c’est pour ça qu’on cheminait cette nuit-là dans la charrette du poissonnier. J’y voyais pas de mal, ici c’était la France, là-bas pourtant l’Espagne, le catalan baignait les deux côtés de la frontière… lien fidèle dont rien ni personne n’avait jamais pu couper le filet cristallin, pas même les punitions, humiliations, incitations à délation de l’école républicaine française. La
nuit du poissonier - Extraits
Presse
Adhérente active des "Amis de
Brassens" - elle a participé, l'été dernier au Château royal de
Collioure - à un hommage à Georges, l'intégralié de ses chansons -
Marie VOLTA vient de publier un «
Jean-Pierre Bonnel - 11 juillet
2012 - Le
blogabonnel
Ainsi commence le livre de Marie
Volta, « 8 mars 2013 - Philippe
Lezaud
Article complet : Dana
Shishmanian - Francopolis
- Juin 2013
Fred
Hidalgo - Fondateur de la revue Chorus
- Avril 2014 | |